Parc des Ateliers, Arles / Frank GEHRY arch. |
L’enveloppe prend forme(s).
Classé parmi les cinq cents plus gros chantiers en cours sur le territoire par le ministère du travail, le chantier de la tour du Parc des Ateliers entre dans la phase de l’habillage de ses 10 000 m² de façades.
Conçue pour réfléchir la lumière du soleil couchant, la façade de la tour va sans doute s’apparenter à un phare. Pour lui donner cet effet signalétique, pas moins de 300 panneaux métalliques, 11 500 blocs d’inox, 53 Glass Boxes et 3 850 m² de surfaces vitrées seront assemblés. En suivant la ligne des planchers « pétales », l’aspect de la tour sera spectaculaire. Et parce que le pari architectural veut qu’aucun niveau ne soit semblable à un autre, que chaque plancher arbore une forme différente, chaque poutre et chaque poteau de la structure présentant des orientations distinctes, l’enveloppe inox n’en sera pas moins chaotique et sculpturale : une signature et une prouesse qu’il nous tarde de découvrir.
Quant à la modénature de la face arrière du noyau ainsi que des parties reposant sur le socle, ces surfaces seront recouvertes de 1 700 panneaux préfabriqués dits « precast » (8 300 m²) en béton armé architectonique, assurant ainsi une isolation thermique par l’extérieur.
Tout ce gigantesque assemblage a conduit à mettre en place une méthode de travail expérimentale qui puisse permettre la conduite en temps réel du chantier et une bonne coordination interentreprises. Pour cela, la synthèse du projet passe dans un premier temps par une maquette numérique 3D dont le logiciel Digital Project (sous licence Gehry Technologies) centralise, exploite et partage l’ensemble des informations. Cet outil est d’autant plus performant que les plans d’exécution en sont extraits, et non l’inverse comme c’est le cas habituellement. Les règles de réalisation sont par conséquent déterminées au fur et à mesure de la construction dans un processus d’échange continu entre les entreprises. Et comme certains procédés restent toutefois difficiles à évaluer au plan virtuel, un prototype échelle 1:1 a été construit dans un second temps sur le Parc des Ateliers. Ce « banc d’essai » permet de valider et modifier les procédés d’assemblage, la tenue et le levage des matériaux, mais aussi la résistance au vent, l’application des normes parasismiques. C’est aussi le moyen de tester l’entretien courant des « briques Inox » comme des GlassBox. Une méthode créative performante associant la rapidité du calcul informatique et le visuel de la maquette d’architecture traditionnelle.
A- La tour
56 mètres de haut pour 10 niveaux /// 6000 m² de plancher.
Autour d’un noyau qui comprend notamment les ascenseurs, des planchers pétales sont répartis et soutenus par une charpente de poutres et poteaux métalliques. La spécificité de l’architecture veut qu’aucun niveau ne soit semblable à l’autre. C’est l’un des nombreux défis de construction à relever. Cette structure sera ensuite revêtue de 4500 m² de panneaux métalliques, fabriqués et installés par la société Eiffage, sur lesquels viennent se fixer les blocs d’inox et les « boites vitrées ».
B- La rotonde
16 mètres de haut d’un seul tenant /// 2400 m² de plancher /// 56 m de diamètre /// 3850 m² de surfaces vitrées.
C’est la partie de l’ouvrage composée de la verrière soutenue par une structure porteuse en acier. Elle offre un volume libre entre le rez-de-chaussée, le premier et le deuxième étage. Cet espace sera ventilé et protégé de la chaleur par des panneaux ouvrants et des stores, pilotés par un logiciel qui gérera la température. Il n’y aura pas de climatisation artificielle.
C- Le socle
8 mètres de haut pour 3 niveaux /// 13 000 m² de plancher.
Il assure la liaison entre le niveau du boulevard Victor-Hugo et le niveau du Parc des Ateliers. C’est en son cœur que s’appuie la tour.